lundi 25 novembre 2013

Deux ans plus tard

Voilà deux ans que nous sommes revenus de Nouvelle-Zélande et que les images du pays dansent régulièrement devant mes yeux. Mehdi a déjà clôturé le blogue par une note-épilogue mais l'envie me prend à mon tour de revenir sur notre séjour néo-zélandais.
Certes, débarquer dans ce pays sans le sou et sans billets d'avion de retour n'était peut-être pas la plus brillante des idées qui soient. Mais on a suivi une envie de longue date et aujourd'hui les galères et petits boulots pas drôles se sont estompés. Il ne reste que le souvenir de moments de bonheur intense lors de nos excursions hors de la ville. La joie incroyable d'être dans une nature aussi omniprésente. L'impression de vraiment profiter de la vie, de chaque instant. Une sensation de quiétude et de liberté pendant nos balades.
Je ne pense être restée assez longtemps pour connaître le pays à fond. J'ai cependant beaucoup aimé, dans le désordre, l'accès rapide et quasi-gratuit au système de santé (pour le peu qu'on a l'a utilisé, il est vrai), l'efficacité des transports en commun permettant de sortir facilement de la ville et de quadriller le pays, la gratuité et le bon entretien des parcs nationaux, la douceur du climat, les excellents fish and ships, la proximité de la mer ainsi que le bon accueil des Kiwis.
Les randonnées sont sans conteste parmi les plus belles qu'on ait faite, à tel point qu'il est difficile aujourd'hui de ne pas comparer les paysages qui sont sous nos yeux à ceux de la Nouvelle-Zélande. L'avantage allant bien sûr à la Nouvelle-Zélande!
Cette rapidité et facilité avec laquelle on pouvait, le temps d'une fin de semaine, se retrouver sur un sentier près de la mer ou en forêt tout proche d'une cascade me manque aujourd'hui. Chaque semaine apportait son lot de nouvelles excursions, toujours différentes, les paysages étant si variés. L'impatience le vendredi soir à l'idée de retourner dans la nature était palpable. Elle est toujours là mais n'est plus aussi facilement réalisable.
Ces excursions en fin de semaine et le voyage à travers le pays que nous avons effectué à la fin du séjour étaient des moments à part, presque en dehors du temps, tant tout le reste était laissé de côté. Je me souviens m'être sentie particulièrement libre dans ces précieux moments. Le calme et le vide autour de soi permettaient de juste profiter du moment présent.
La Nouvelle-Zélande nous a offert une très belle parenthèse.

Émilie

dimanche 4 mars 2012

Épilogue

Cela fait donc un an que nous sommes partis de l'autre côté de la Terre. Un peu sur un coup de tête, un peu pour réaliser un rêve. Au final nous avons passé six mois là-bas à découvrir le quotidien des néo-zélandais et des expatriés comme nous.
Le dépaysement ne fut évidemment pas à chercher dans les habitudes de vie, ou dans la culture locale. Nous étions en Occident et rien de fondamentalement différent n'est à signaler. Les bus passent à l'heure pour récupérer les gens qui, après un bol de céréales, s'en vont à majorité travailler dans le tertiaire. Les enfants eux vont tous à l'école. La population est à majorité d'origine européenne, parle une langue européenne et est de culture judéo-chrétienne. On s'adresse aux gens de la même manière qu'en Europe ou en Amérique du Nord, les relations hommes/femmes sont régies par les mêmes codes.

Alors quoi?

Certes les Maoris sont là et bien visibles. Ils font partie de cette société, le plus souvent au bas de l'échelle, mais aussi plus rarement en haut. Ils siègent au parlement aux côté de leurs homologues Pakéas (Néo-Zélandais d'origine européenne). Le Maori est la deuxième langue officielle, est enseignée dans les écoles et leurs rites, traditions et culture sont régulièrement mis à l'honneur pour servir la définition d'une identité néo-zélandaise.

Malgré tout, cela reste anecdotique et ne relève pas de la tendance lourde dessinant vraiment l'identité du pays. La Nouvelle-Zélande est une colonie britannique aux paysages sublimes, qui ont été façonné dans une optique européenne et les bâtiments également. Rien de nouveau pour un européen dans le fond, à part les oiseaux et la végétation surprenante.
Les habitants eux-mêmes quand ils se plaignent d'être aussi isolés, ne font que révéler cet attachement et cette facette européenne de leur identité.

Qu'à donc la Nouvelle-Zélande que l'Europe n'a pas?

La vide peut-être. Surtout en hiver, en dehors des stations de ski, c'est un pays incroyablement peu dense. Il ne reste par contre qu'entre 10% et 20% des forêts et paysages originelles, les Maoris ayant déjà brûlé environ 50% des forêts à l'arrivée des premiers Européens. Cela suffit pourtant  pour créer cette impression de vide. Est-ce parce qu'elle est abondamment répétée par les agences de tourismes locales? Le pays a tout de même seulement 4 millions d'habitants pour la superficie du Royaume-Uni.
La nature en tout cas n'y est pas pure et intacte. Les parcs nationaux sont dans un très bon état, exempts de pollutions et bien aménagés. Mais de nombreux sapins se dressent sur les pans de montagnes autrefois couverts de fougères. Beaucoup de champs et prés à moutons rappellent l'Europe également. Les modifications sont là pour rester. De plus si le pays a banni le nucléaire, l'isolation déficiente des habitations et le recours systématique à la voiture poussent à une grande consommation d'énergies fossiles. Pollution qui se perd certes pour l'instant dans un pays peu peuplé.

Faut-il y aller?

Oui, certainement. En vacances, le pays a beaucoup à offrir si vous aimez vous balader. Ce n'est cependant peut-être pas un pays à mettre tout en haut d'une liste.

mardi 28 février 2012

Bay of Islands et Hundertwasser

Au programme, trois jours à Bay of Islands, tout au nord de l'île du Nord.



Nous avons sillonné la côte Est en nous basant tout d'abord à Paihia, tranquille petit village de vacanciers.



Église du début du XXe siècle

De là, sous un ciel menaçant, nous avons pris le bateau pour Russel, le village juste en face. Petit port de pêche, perché sur les hauteurs où Pompallier, missionnaire français, s'est installé au début du XIXe siècle dans un but d'évangélisation. 




                                                     Amusante enseigne de salon de thé

Le lendemain nous réserve de belles surprises. D'incroyables avancées de terre toutes vertes semblent surgir de l'océan.



Le chemin de retour vers Auckland nous offre quant à lui des monuments du tout début du XIXe siècle.




Mais le clou du voyage est à Kawakawa. L'artiste autrichien Friedensreich Hundertwasser y a vécu et laissé une oeuvre d'art atypique: des toilettes!









Ce bel univers de mosaïques colorées fait penser à Gaudi, à Klimt et à la Sécession viennoise. À l'intérieur, le jeu de lumière est incroyable grâce aux ouvertures comblées par des bouteilles en verre de couleur différente. La lumière y est douce, les formes courbes.

Autre surprise de Kawakawa, son train à vapeur, nommé Gabriel, qui se déplace d'un bout à l'autre de la rue principale.


                                                                    Gabriel le train

Une région qui a décidément le sens de l'humour!

lundi 27 février 2012

Picton et les phoques

Picton, dernière étape avant de reprendre le bateau.



Et voilà, nous avons bouclé notre tour de l'île du Sud. Retour dans les Milford Sounds pour notre dernière randonnée avant de prendre le bateau. Les vacances comment déjà à prendre un goût de nostalgie. Le retour en France se rapproche.
Nous marchons donc tranquillement dans ce paysage découvert quelques semaines auparavant lors de notre arrivée en bateau.
À travers les genêts en fleur, nous prenons le temps d'apprécier chaque moment. 
La ville était sans intérêt mais cette balade nous réserve en revanche une surprise de taille. Des phoques rôtissent tranquillement sur les rochers:





N'en ayant jamais vu en liberté cela nous a beaucoup amusé et nous a tenu occupé un bon moment...



Alors ça y est nous somme de retour sur l'île du Nord, à Wellington plus précisément. De là nous prenons un train pour un voyage de 12h jusqu'à Auckland où nous devons prendre l'avion. La Nouvelle-Zélande est dotée de trois lignes de train. Comme nous l'avons déjà mentionné ce pays est le paradis de l'automobiliste. Le transport ferroviaire n'y est pas très développé. Notre train (vide) avance très lentement (12 heures pour effectuer 1000 km)  mais nous profitons de paysages incroyables que nous n'aurions pu découvrir en voiture. Le conducteur nous offre des commentaires sur les montagnes croisées et prend une pause de 45 min à mi-parcours! Bref, un mode de transport marginal et haut en couleur à recommander. 

dimanche 5 février 2012

Kaikoura, entre mer et montagne

Kaikoura est une péninsule située au nord-est de l'île du Sud.

Avant-dernière étape de notre voyage sur cette île, la péninsule nous réserve de belles surprises, entre un succulent fish and chips et les montagnes enneigées qui se jettent dans la mer.
Grande première dans ce voyage, nous décidons de visiter Kaikoura à vélo, les cheveux dans le vent et le soleil sur la peau, c'est délicieux.
En avant pour les découvertes.




À la brunante, nous délaissons nos bicyclettes pour atteindre le sommet des collines, afin de déguster tranquillement le soleil qui disparaît tranquillement derrière les montagnes, laissant son reflet dans la mer. 




Kaikoura est définitivement une des plus belles étapes de ce tour de l'île du Sud, les charmants habitants que nous avons rencontrés y sont pour beaucoup.

mercredi 18 janvier 2012

Christchurch, en pleine reconstruction

Après Tekapo, l'itinéraire nous amène à remonter petit à petit vers le nord de l'île du Sud. Comme nous voyageons en car, nous n'avons pas le choix, nous devons passer par la zone sinistrée qu'est Christchurch.

Honnêtement ce fut un vrai choc, les bâtiments sont éventrés, n'ont plus qu'une ou deux façades. À côté, les tas de briques amoncelés sont gigantesques. Les terrains vagues sont nombreux. En effet, nous arrivons dans la plus grosse ville de l'île du Sud six mois après le tremblement de terre. Depuis, les bâtiments trop endommagés pour être reconstruits ont été démolis. Ainsi, le tissu urbain dense du centre-ville est aujourd'hui un vrai gruyère.
Nous n'avons pas beaucoup de photos à vous montrer car la zone la plus touchée, le centre-ville, appelée the red zone depuis les évènements, est entièrement barricadée. Et comme le plan de la ville est en damier pour aller d'un point à autre de la ville il faut contourner l'ensemble du centre-ville. 
En revanche, la banlieue a été relativement épargnée même si elle a aussi son lot de trottoirs défoncés.

Mais revenons au centre-ville. Celui-ci était le centre historique, doté d'un important patrimoine néo-gothique. Les plans de reconstructions prévoient de reconstruire ces bâtiments dans la mesure du possible, quand ceux-ci ne sont pas trop abîmés. Sinon, ils sont rasés. Les différentes unes du New Zealand Herald s'inquiètent que la reconstruction se fasse à la va-vite, à coup de préfabriqués. Le journal craint que la ville ressemble rapidement à un ghetto et propose de profiter de l'occasion pour construire vert, durable. Le quotidien rappelle que la ville de Napier (souvenez-vous la ville entièrement art déco) a subi un tremblement de terre au début du XXe siècle et a saisi l'opportunité pour établir un nouveau plan d'urbanisme et de reconstruire dans le style qui fait fureur à l'époque.
La question reste donc en suspens: que va devenir Christchurch?


mardi 10 janvier 2012

Tekapo

Dernière étape dans la région des lacs et non des moindres: Tekapo. Ce minuscule village qui ne compte que quelques rues offre un spectacle rare: son lac d'un bleu laiteux.


Cette couleur turquoise est dû à l'érosion des roches qui entraîne le dépôt d'une fine particule dans le lac. Si le village est totalement sans intérêt, la couleur du lac nous a en revanche tant fasciné que pour la première fois du voyage nous avons remisé tout projet de randonnée pour se promener tranquillement le long des berges.


Les alentours sont toutefois complètement désertiques, rien n'y pousse. D'ailleurs la région est très peu peuplée.



Autre attrait des lieux, the Church of the Good Shepherd, construite à la fin du XXe siècle. La chapelle connait une liste d'attente complètement extravagante concernant les mariages. Se marier en face du lac dans une chapelle qui joue les antiques est très prisé.

Elle n'attire d'ailleurs pas que les touristes.

Dernière observation sur le village: les touristes. Nous avons observé tout au long du voyage que la Nouvelle-Zélande est une destination de choix pour les Chinois, ceux-ci voyageant le plus souvent en groupe. Ces touristes sont globalement jeunes.
Dans l'auberge de jeunesse où nous logions, les occupants étaient tous chinois, hormis un Allemand et nous-même.
Le tourisme des Chinois en Nouvelle-Zélande est un phénomène récent, talonnant celui plus anciens des Américains et Japonais.

Dernière impression de Tekapo avant la prochaine étape du voyage, Christchurch.