mardi 19 juillet 2011

La Nouvelle-Zélande : le pays où il ne se passe rien?

Alors que certaines régions du globe se posent la question de leur souveraineté, mènent des guerres sans le dire, ou encore s'insurgent (un peu tard?) contre les dérives d'un empire mediatico-politique, en Nouvelle-Zélande par contre il ne se passe rien. Nada. Pas l'ombre d'un évènement ou d'une quelconque polémique.

En tout cas, c'est la conclusion vers laquelle nous tendons de plus en plus. Pourquoi cette remarque me direz-vous? Ne serions nous pas quelque peu condescendants envers ce pays de 4 millions d'habitants, à l'IDH élevé, classé deuxième pays le moins corrompu par Transparency International en 2010?
Les journaux doivent bien parler de quelque chose, non? Ils ont un système démocratique, un parlement. Les députés doivent bien débattre et s'opposer sur des enjeux nationaux comme internationaux, non?

Et bien pas du tout, en tout cas selon le New-Zealand Herald, quotidien le plus lu du pays, tiré à 200.000 exemplaires. En effet, les faits à la une les plus passionnants depuis que nous sommes arrivés sont, dans le désordre :  les fillettes mordus par des chiens (plusieurs fois), le bébé des Beckham, les moindres faits et gestes de la famille royale britannique (il s'agit des rares fois où la une est "internationale"), les derniers accidents de la route ou encore la consommation d'alcool chez les jeunes néo-zélandais. Les deux dernières polémiques qui ont mis le "pays du long nuage blanc" (Aotearoa, le nom maori de la N-Z) à feu et à sang étaient :
-la pertinence d'installer un panneau "Wellywood" sur les collines de la capitale, Wellington.
-les néo-zélandaises sont-elles trop "easy"?
 Il s'agit bel et bien des unes du quotidien le plus sérieux que nous avons pu trouver ici, voilà, voilà...

Il y a pourtant, une chose "importante" qui agite le pays depuis quelque temps, c'est bien évidemment la coupe du monde de rugby (nous en reparlerons bientôt). Le New-Zealand Herald affiche ainsi chaque jour le compte à rebours avant le coup d'envoi. Une horloge géante a été installée depuis un an en centre-ville, les magasins de produits dérivés fleurissent au même rythme que les prix des chambres d'hôtels qui vont prendre jusqu'à 1000% pendant la coupe. Il ne s'agit cependant que d'un évènement à venir, donc assez difficile à commenter. En revanche le journal a sa section international : environ 3 pages de dépêches Reuters. Vous comprenez qu'on repassera pour les dossiers de fond.

Une dernière chose, personne n'a prévenu le Quai d'Orsay, mais apparemment le Nouvelle-Zélande risque d'en vouloir durablement à la France. Cette dernière a en effet eu le malheur de "voler LEUR moko". Le moko, ou tatouage rituel du visage chez les maoris, aurait été usurpé par la France. C'est ce que dit le titre, après on se rend compte qu'il s'agit d'un joueur de rugby de Brives qui s'est maquillé pour une photo dans Têtu. Peu importe! ne soyons pas mesquins et accordons à ce journal le droit de s'indigner de cette "spoliation de la culture maorie" tout en plébiscitant la réduction de leurs droits et privilèges au profit des colons d'origine européenne...






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