Oyez, oyez braves gens !
Venez là plus en avant !
Entendre le triste
Récit d’une anarchiste.
Née il y a vingt-deux ans,
Rosalie, ne préférant
Rien plus que le chaos,
Voulait secouer de haut
En bas l’ordre établi.
« À bas les sales nantis ! »
Disait-elle de temps en temps.
Mais elle avait cependant
Vite compris : « pour vivre
Heureux, nul besoin d’ivres
Comparses, vivons cachés ! »
À ses visées consacrée,
Elle ruminait subtile,
La vision d’une idylle
Avec ce fameux grand soir.
Bâtie comme une armoire,
Elle paraît sans faiblesse.
La batterie seule laisse
Partir son dernier soupir.
« Peu me chaut qu’elle expire !
Car on ne se méfie pas,
Ou peu, des petits achats. »
Drapée dans ses certitudes,
Elle confie aux habitudes
L’ultime volet du Plan.
Rien n’est donc préoccupant
En ce grand jour de départ.
Comme un charme elle démarre.
Trois semaines d’aventures
Avec cette fidèle voiture
C’est le voyage de notre vie !
D’Auckland à Taupo, l’étape
Quand tout à coup se déchaîne
Rosalie ! Ce n’est qu’ haine
Et furie que le moteur
Crache noir et nous apeure.
Une poignée de kilomètres
Nous restait qu’elle envoie paître !
De nulle part. C’est ennuyeux.
Car vous qui entrez ici
Laissez tout espoir. Et si
Rosalie n’eut pas cette chance.
Elle ne put que s’incliner,
La danse trop bien menée,
À sa surprise fut macabre.
Elle repose sous l’arbre
D’une sombre casse, où vendue,
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